Tech for Retail est devenu le rendez-vous incontournable pour tous ceux qui gravitent autour du retail, qu’il s’agisse de solutions pour les boutiques physiques ou du e-commerce. Deux jours où tout le secteur se retrouve autour des innovations, des usages et des discussions qui dessinent le commerce de demain.
Pour nous, c’est surtout l’occasion de plonger dans de nouvelles technologies, de revoir nos partenaires, d’échanger avec d’autres agences sur l’évolution du marché, de passer un moment avec nos clients parisiens, et de retrouver la communauté Magento. C’est aussi un salon où l’on apprend énormément : témoignages d’e-commerçants sur les différentes scènes, retours d’expérience très concrets, et même un peu de veille réglementaire grâce aux solutions qui anticipent les changements légaux à venir.
Cette année, deux grands thèmes dominaient largement les conversations : l’IA et la Data.
Ce qui suit n’est pas un résumé exhaustif du salon, il est bien trop vaste pour ça, mais plutôt mon regard subjectif sur ces deux jours : ce que j’ai vu, ce que j’ai appris, et ce que j’en retiens pour la suite.
Le marché du e-commerce en 2025
Depuis 2024, on voit que le secteur a repris une croissance plus équilibrée, portée par une vraie dynamique de consommation et non par la seule hausse des prix, comme en 2022 et 2023. Le e-commerce semble être un reflet direct de la conjoncture économique mais aussi une habitude solidement ancrée dans le quotidien des français. Aujourd’hui, il constitue clairement l’un des piliers du commerce national.
L’actualité du secteur est sans cesse challengée :
- D’abord par la montée en puissance des plateformes asiatiques qui bousculent le marché. Opportunité pour certains, sujet d’inquiétude pour d’autres, elles soulèvent des questions d’équité réglementaire. Plusieurs organisations militent pour que ces acteurs respectent les mêmes obligations que les entreprises françaises et européennes.
- Ensuite par les évolutions politiques et économiques aux États-Unis (l’ère Trump) qui imposent de nouvelles contraintes réglementaires, douanières et fiscales aux e-commerçants français qui vendent à l’international.
- Mais aussi par les évolutions réglementaires à l’échelle européenne qui poussent les commerçants à se remettre en question.
On peut citer :
- la loi anti–fast-fashion qui illustre une prise de conscience environnementale.
- la loi sur l’accessibilité numérique, qui rappelle que l’inclusion devient un impératif.
En parallèle, l’IA générative progresse à une vitesse impressionnante : 82 % des Français y ont déjà recours, soit +10 points en un an. Cette adoption massive se ressent dans le retail, où IA, agents autonomes et exploitation des données redéfinissent désormais toute la chaîne de valeur.
Du côté des plateformes e-commerce, les tendances restent contrastées. Shopify continue de séduire les marchands qui veulent lancer rapidement une boutique sans complexité technique. À l’inverse, des solutions comme Sylius ou Magento gardent une vraie traction auprès des commerçants qui ont besoin de plus de flexibilité ou qui souhaitent conserver la maîtrise totale de leur boutique : être propriétaires de leur site, maîtriser leurs coûts, choisir librement leurs partenaires technologiques, ou simplement s’inscrire dans la logique open-source, un modèle où chacun contribue à un écosystème commun plutôt que de dépendre d’un éditeur unique.
L’open-source offre toujours de nombreux atouts :
- un contrôle complet du code, pour construire un site parfaitement adapté aux besoins
- des coûts cumulés souvent plus faibles qu’une solution SaaS
- une évolutivité sans contrainte au fil de la croissance
- une indépendance totale vis-à-vis du fournisseur
- une personnalisation sans limite
- et surtout, la propriété pleine et entière de sa boutique, qui devient un véritable actif de l’entreprise.
Comment l’IA agentique transforme les données en actions stratégiques
La conférence d’Algolia avait le mérite d’aller droit au but : expliquer concrètement ce qu’est l’IA agentique et comment s’y mettre dès maintenant. Cette approche, qui s’inscrit dans la continuité des assistants, permet aux entreprises de créer leurs propres agents capables non seulement de répondre, mais aussi d’agir. L’un des grands avantages mis en avant est la capacité à récupérer de la data via la conversation, un levier puissant pour mieux comprendre les intentions réelles des utilisateurs.
Le message était clair : pour démarrer, il faut… commencer. Trop de concepts, trop de réflexion, et au final très peu d’action. L’idée est de tester, même sur de petits projets, en visant des cas d’usage qui apportent une valeur immédiate, car si l’IA agentique permet de gagner du temps, mais elle doit aussi créer de la valeur immédiate : résoudre un problème concret, améliorer un service, ou identifier ce que l’on peut offrir directement aux clients.
“L’intelligence commence par la clarté” : nettoyer et enrichir la donnée, parler le langage du client, connecter les silos, et définir précisément le rôle de l’agent ainsi que ce dont il a besoin pour être pertinent.
L’expérimentation devient stratégique : connecter, tester, apprendre, faire évoluer. Commencer petit, puis renforcer progressivement la puissance de l’agent en lui donnant de nouveaux rôles. C’est exactement l’objectif d’Algolia Agent Studio, un framework destiné aux développeurs pour accélérer la création d’agents IA. Basé sur l’infrastructure IA d’Algolia, il combine LLM, recherche en temps réel, données comportementales et logique configurable pour lancer des assistants IA personnalisés, centrés sur la marque, et intégrés directement au produit. Aucune surcouche de facturation, même si l’impact se fait naturellement sentir sur les volumes de recherche et l’usage des tokens du LLM choisi par le client.
Le constat est sans appel : si vous n’êtes pas capables de créer une conversation sur votre site, vous perdez un avantage concurrentiel. Une part énorme de nos recherches commence désormais sur ChatGPT ou d’autres agents. Le vrai risque pour une entreprise n’est donc pas de se tromper… mais de ne rien faire.
Et demain ? Les agents seront capables de prendre des décisions, d’interagir entre eux, de composer des chaînes d’actions. La prochaine grande question sera celle de la gouvernance.
En attendant, un conseil revenait sans cesse : commencez, expérimentez, mesurez le succès ou l’échec.
Le boom de la seconde main : un marché que les retailers ne peuvent plus ignorer
La consommation responsable n’est plus une niche. 85 % des consommateurs ont déjà acheté un produit de seconde main ou reconditionné, et ce, toutes générations confondues. Le phénomène touche désormais la plupart des catégories : véhicules, accessoires de mode, mobilier et décoration, électronique, électroménager.
Les plateformes numériques ont accéléré cette démocratisation : 72 % des Français ont déjà utilisé Vinted, Leboncoin ou Backmarket. Pour les retailers, intégrer une offre seconde main ou reconditionnée n’est plus seulement un geste “green”, mais une opportunité business : conquérir de nouveaux segments, diversifier les canaux de vente, enrichir la proposition de valeur et répondre à une attente environnementale clairement exprimée.

C’est exactement ce qu’a mis en lumière la conférence animée par Akeneo, aux côtés de Faume (plateforme de vente seconde main pour les marques).
L’un des sujets structurants évoqués pendant la conférence : le DPP – Digital Product Passport, une réglementation européenne qui s’imposera progressivement à partir de 2027.

Le Digital Product Passport est une carte d’identité numérique du produit, accessible aux consommateurs comme aux acteurs de la chaîne de valeur. Il rassemble un ensemble d’informations sur : la composition, la traçabilité, l’impact environnemental, les réparations ou remplacements, les cycles de vie successifs (dont la revente).
Il s’agit donc d’une montagne d’informations à collecter, structurer, maintenir, avec un coût opérationnel réel. les marques doivent donc se doter d’un PIM si ce n’est pas encore fait afin d’assurer la centralisation et la gouvernance de leurs données
Ce qui est intéressant est que le DPP ne se limite pas à un enjeu de conformité, il favorise mécaniquement les modèles de circularité, notamment la seconde main.
Les chiffres et retours terrain sont éloquents :
- Chez Soeur, 50 % des acheteurs de seconde main sont inconnus de la marque la première année.
- Après 3 ans : 84 % sont de nouveaux clients, prouvant que ce canal n’est pas cannibalisant.
- Le luxe s’y met activement pour toucher des clients plus jeunes et gérer la valeur de revente des produits.
Comme l’a rappelé Faume, le rôle de la seconde main n’est pas uniquement écologique, c’est un business model rentable, complémentaire (anciennes collections) et stratégique pour l’image de marque.
Quoi de neuf du côté des PSP ?
À l’heure où chaque geste du quotidien se digitalise, le paiement est devenu un miroir des transformations économiques et culturelles. Wallets, paiements instantanés, monnaies numériques, paiement fractionné… Ce n’est plus seulement une affaire de tech, mais d’efficacité, de confiance et de souveraineté.
Le paiement mobile est désormais un réflexe du quotidien : pratique, rapide, souvent perçu comme plus sûr que la carte.
Aujourd’hui le paiement ne doit plus être considéré comme le dernier maillon d’un tunnel d’achat, il est devenu un point central : un irritant à ce moment-là, et l’expérience globale s’effondre. À l’inverse, un paiement fluide devient un avantage concurrentiel, surtout dans le e-commerce où la rapidité et la confiance priment.
ans cet esprit, on a cherché à comprendre quelles nouveautés les PSP mettaient en avant sur le salon. Voici celles qui ont retenu l’attention :
Hipay – Tap to Pay pour les petites boutiques
Hipay présente une solution Tap to Pay qui transforme un simple smartphone en terminal de paiement. Le cas d’usage Jonak a été mis en avant : idéal pour les petites boutiques ou les pop-up stores, sans matériel supplémentaire à déployer.
Wero – Le nouveau schéma de paiement européen
Avec l’arrivée de Wero, la promesse est claire : un schéma de paiement instantané européen, pensé pour réduire la dépendance aux acteurs non-européens. Payplug est le premiers PSP à l’intégrer.

Mollie – Tap to Pay + pilotage unifié online/offline
Mollie lance également sa solution Tap to Pay, mais avec un angle intéressant :
- possibilité de piloter dans un seul dashboard les ventes en ligne et en magasin.
- ajout d’une couche d’IA pour la détection des fraudes, intégrée directement dans l’expérience marchande.
Pour conclure
Le salon Tech for Retail a une nouvelle fois confirmé que le retail et le e-commerce évoluent à grande vitesse, entre IA agentique, data stratégique, seconde main et innovations dans le paiement. Les technologies ne cessent de redessiner l’expérience client, mais elles ne valent que si elles sont concrètement exploitées pour créer de la valeur.
Chez Blackbird, nous accompagnons les marques et retailers pour tirer parti de ces transformations : que ce soit pour intégrer de nouvelles solutions de paiement, déployer des expériences e-commerce personnalisées ou exploiter la donnée produit pour développer des offres durables et performantes. L’idée est simple : transformer les innovations du salon en résultats concrets pour nos partenaires.







